L'embarras de l'héroïne était palpable. Elle était découverte ! Sa peau devint rouge, et son corps se recroquevilla automatiquement sur lui-même, comme pour se mettre en position f½tale. Elle baissa la tête.
- Réponds, Gretta.
- Je suis désolée ! cria-t-elle de désespoir avant de fondre en larmes.

Alde décroisa les bras. Voir sa fille en pleurs lui emprisonnait le c½ur. Il se précipita vers elle et la prit dans ses bras, elle s'y abandonna.
- Ma fille, ne pleure pas, dis-moi simplement ce que tu cherchais...
- Je... cherchais... un moyen de retrouver m... maman ! hoqueta Gretta.
Alde s'inclina plus pour mieux la serrer contre lui.

- Je ne pensais pas que tu avais tant de mal à t'en remettre...
- Je m'en veux tellement ! Je n'ai jamais été gentille avec elle, j'ai toujours pris le fait qu'elle était là pour acquis !
Il tentait de la consoler tant qu'il pouvait.
- Et alors, tu ne pouvais pas savoir ! Tu n'y es pour rien !
- Justement, pourquoi je ne peux rien faire ? J'en ai marre d'être passive de tout dans ma vie ! Je laisse tout m'arriver, je ne fais rien !
- Tu as dix-sept ans, tu ne peux pas tout entreprendre tant que tu ne te connais pas assez, la rassurait-il.
« Pourquoi tout le monde me dit que je ne suis pas finie ? Se finit-on vraiment un jour ? » se demandait-elle.
- Gretta, il y a autre chose ? Un garçon, peut-être ?
« Hein ? Non, pas vraiment, avec Augustin ça s'était bien passé la dernière fois... »

- Non, je veux juste me sentir mieux...
- La psy, ça ne suffit pas ?
- Je ne l'aime pas, je trouve que les séances ne servent à rien !
- C'est normal, c'est le début de la thérapie, tenta-t-il.
- Non papa, cette femme ne me donne pas envie de parler, j'ai déjà Coffie pour ça, il me fait beaucoup plus de bien qu'elle !
Alde frémit, se rappelant de la conversation qu'il avait eu avec la psy auparavant, puis essaya de ne pas interpréter la phrase au pied de la lettre.
- Coffie est ton ami ? Rien de plus ?
Gretta recula.
- Non ! Jamais !
- D'accord, excuse-moi d'avoir demandé, tu sembles l'aimer beaucoup.
« Je ne peux pas lui dire que Coffie couche avec plein de gens tout le temps et qu'il vaut mieux être son amie pour ne pas être malheureuse. » se dit Gretta.
- Il a déjà quelqu'un.
« Tout le monde. »
- Ah, bon, très bien, fit Alde, un peu suspicieux. Est-ce que tu veux vraiment arrêter la psy ?
- Oui papa, elle ne me convient pas, renifla Gretta.
- Bon, d'accord, mais fais une dernière séance pour débattre un peu avec elle, elle mérite de savoir ce qui ne t'a pas plu.
- Oui, d'accord, fit Gretta, soulagée.

Alde la serra contre lui. Ses épaules larges rassurèrent notre héroïne, qui n'avait pas vraiment l'habitude d'enlacer de grands bras comme cela. Elle se sentait apaisée par cette masse physique d'affection.
Elle décida de consacrer sa fin d'après-midi à la peinture. Elle ne savait toujours pas quoi peindre, ni comment peindre, à vrai dire.
« Je devrais regarder un peu de tutos sur Youtube, de temps en temps. Il y en a pour tout. Si ça se trouve, il y en a même sur comment retrouver sa mère ! » se dit-elle en souriant.

Son sentiment de libération était intense. Libérée de ces séances de psy qui ne rimaient à rien, libérée de fouiller en cachette la chambre de ses parents, libérée de son inspiration créative.
« Il faudrait que je revoie Augustin... »

Mystic-Connection, Posté le lundi 21 mars 2016 03:06
Le grooos problème des psys quand tu les impose : si le courant passe pas, ça fait plus de mal que de bieeen ~